la molécule de la colère...masculine

La vasopressine, molécule libérée par un centre cérébral nommé hypothalamus, rend les hommes hostiles aux hommes, et les femmes… amicales vis-à-vis des autres femmes ! Cette molécule expliquerait pourquoi les hommes ont tendance à se battre entre eux, et les femmes à s’entraider.

R. Thompson et ses collègues, de l’Université de Manchester, ont vaporisé de la vasopressine dans le nez d’hommes à qui ils ont montré des portraits d’autres hommes inconnus.

Parallèlement, les expérimentateurs ont mesuré la contraction des muscles corrugateurs des sourcils, au-dessus de l’arcade sourcilière : cette contraction indique le degré d’hostilité ou d’agressivité que l’on ressent face à un interlocuteur.  Les psychologues ont constaté que la vasopressine augmente l’intensité des contractions ; en outre, des questionnaires destinés à évaluer l’impression produite par les photographies présentées ont montré que les volontaires trouvaient les visages présentés particulièrement antipathiques lorsqu’ils inhalaient de la vasopressine.

La même expérience, réalisée auprès de femmes, a livré des résultats opposés : quand elles observaient des portraits de femmes, leurs muscles corrugateurs se relâchaient et leurs muscles zygomatiques se contractaient (ces muscles se contractent quand on sourit). Les femmes, interrogées au moyen des mêmes questionnaires, ont déclaré qu’elles trouvaient sympathiques les portraits présentés !

Comment une même molécule peut-elle entraîner des effets aussi contrastés chez l’homme et chez la femme ? La vasopressine est habituellement libérée dans le cerveau en deux circonstances : lorsqu’on s’accouple et lorsqu’on est en situation de stress. Pendant l’acte sexuel, elle renforce les liens affectifs entre les partenaires et, chez l’homme, stimule l’agressivité envers les rivaux potentiels. Elle joue ainsi un rôle ambivalent, tourné alternativement vers la création de liens ou vers l’agressivité. Dans l’expérience, la présentation des photographies cause un léger stress lié à la nouveauté.

Pourquoi les femmes se détendent-elles en voyant des visages féminins inconnus ? La réponse des auteurs de l’étude fait appel à notre passé préhistorique : pendant des centaines de milliers d’années, les principales menaces ayant pesé sur les communautés humaines étaient représentées par  d’autres communautés, dans un contexte de guerre ethnique. Dans ce contexte, les hommes étaient  plus dangereux que les femmes, ce qui explique que les hommes voient des ennemis dans les autres hommes.  À l’inverse, les femmes voyaient dans les autres femmes des alliées pouvant les aider à protéger leur progéniture au sein de ce contexte hostile.

On dit souvent que les femmes sont plus sociables que les hommes : la vasopressine apporte-t-elle de l’eau au moulin de cette théorie ?

Comme d'habitude, je me suis beaucoup documentée sur le sujet :

Etape 1 :

Etape 2 :

Etape 3 :

Les hommes scientifiques qui ont fait inhaler la vasopressine aux "patients" hommes se remettent très bien de leurs blessures !

Très intéressant ce sujet sur la vasopressine! Je ne savais pas qu'elle pouvait agir à ce niveau là! Moi je la connaissais comme une hormone vasopressive, c'est à dire qui vasoconstricte les vaissaux sanguins. Elle a aussi un autre nom, l'ADH ou anti-diurétique hormone. C'est du à son second effet principal qui est d'augmenter la réabsorption d'eau au niveau des tubes collecteurs rénaux en permettant la translocation d'un certain type d'aquaporines (canaux à eau). C'est l'hormone parfaite lors d'une hémoragie, car elle permet une adaptation rapide à la perte de sang et permet de maintenir une pression sanguine viable. J'avais lu quelque part qu'il y avait aussi des recepteurs à la vasopressine dans le cerveau, et que donc elle pouvait agir sur le comportement, mais je ne connaissais rien de concret la dessus.

Petit détail, c'est pas vraiment dans l'hypothalamus que la vasopressine est sécrétée c'est dans la pars nervosa de l'hypophyse, qui sécrète également l'ocytocine. L'ocytocine est une hormone qui serait à l'origine du déclanchement du travail de l'accouchement et permet également la lactation lorsque la mère est stimulée au niveau du mamelon par le nouveau né. Ce qui me laisse perplexe, c'est que c'est plutôt l'ocytocine qui est étudiée comme l'hormone de l'attachement et qui pourrait provoquer les comportements que tu décris dans ton post. Surtout que les cas que tu décris comme ayant pour conséquence la sécrétion de vasopressine sont loin d'être typique. Tu ne parles d'aucunes des deux fonctions que j'ai décrit plus haut. En revanche, comme par hasard, on sait que l'ocytocine est sécrétée pendant l'acouplement.
Je serais curieux d'avoir les références de ton article.

Sinon pour expliquer les différences de comportement au niveau de l'agrssivité, on peut toujours compter sur cette bonne vieille testostérone! ^^ Des déficiances ou des problèmes liés à cette hormones serait même à l'origine de "certaines" homosexualités. Comme quoi ça fait des changements de comportement radicaux!