Un visage émacié androgyne, une voix inouïe, un discours sans concessions sur le monde d'aujourd'hui sous de multiples influences musicales, Raphael envoûte ou agace.BIOGRAPHIERaphael Haroche voit le jour à Boulogne, en banlieue parisienne, d'un père russe et d'une mère argentine, le 7 novembre 1975. La profondeur des chants slaves et l'énergie des rythmes sud-américains bercent l'enfance de ce fils d'avocats qui, dès son plus jeune âge, se passionne pour la musique et fait ses gammes sur le piano familial. A l'âge de sept ans, il découvre David Bowie et se fascine pour l'univers baroque du créateur de "Ziggy Stardust". Plus tard, ses références iront d'Iggy Pop à Bob Dylan, de Noir Désir à Jacques Brel ou Léo Ferré.
Touche-à-tout, Raphael s'intéresse un temps au saxophone dans son adolescence, mais il comprend vite que son besoin de liberté nécessite une compagne aventurière qui a fait ses preuves, la guitare. Accessoirement, les samplers et les ordinateurs permettent à l'artiste en herbe de composer ses premières chansons, tout en poursuivant ses études qui le conduisent vers Hypokhâgne - il n'y reste que trois jours -, puis en faculté de droit.
Locataire de l'Hôtel de l'UniversFinalement, son désir d'aller jusqu'au bout de sa passion amène Raphael à cesser son parcours universitaire pour se consacrer la musique. Un repli sur la création de trois ans lui est nécessaire, tout juste interrompu par quelques figurations au cinéma.
Sa rencontre avec Caroline Manset (la fille du chanteur Gérard Manset) est déterminante. Elle devient son manager et l'encourage à présenter une première maquette auprès des maisons de disques. A 24 ans, le jeune homme a déjà du talent et de la chance, puisque son premier rendez-vous chez EMI est concluant, la maison d'édition signe son premier album pour lequel il jouit d'une totale liberté pour sa réalisation.
Cet "Hôtel de l'Univers", pour Raphael, c'est «une métaphore de la vie, nous sommes locataires du monde, on fait notre vie et on s'en va». Sa protectrice signe quatre titres dont la chanson qui donne son nom à ce premier opus. L'auteur pose un regard critique sur la société de consommation ("Cela nous aurait suffi", "Qu'on est bien dans ce monde") et décrit avec tendresse ou humour féroce les relations amoureuses ("Laisse faire, Libre-service"). Sous l'influence des figures de la pop et de la chanson traditionnelle qui l'ont fait grandir, Raphael imprime sa griffe sur le renouveau du rock français du troisième millénaire et lui donne un nouveau souffle. Ce premier album séduit la jeunesse. Sa chanson "Cela nous aurrait suffit" commence à envahir les ondes des radios pop/rock. Sa voix particulière et ses textes à la fois violent et poétique trouvent un public.
Un Kerouac des temps modernesPour Raphael, l'écriture est un exutoire et il a une facilité déconcertante lorsque la muse le visite, pour écrire ses textes en quelques minutes. Ce grand amateur de littérature a pour compagnons de chevet Jack Kerouac ou William S. Burrough, des auteurs américains, révoltés ou marginaux qui ont baigné ses jeunes années.
Plutôt attiré par les sons travaillés en studio, les arrangements fignolés jusqu'à plus soif, Raphael doit faire ses preuves face au public, et il apprend vite. Après la sortie de son premier album, Raphael découvre la scène en première partie de Vanessa Paradis, à Paris et en tournée. On le retrouve également en lever de rideau de Frank Black, l'ancien chanteur des Pixies, ou de Jean-Louis Aubert.
Une nomination aux Victoires de la Musique, en tant que Révélation de l'année, vient couronner ces débuts prometteurs en 2002. Comme un bonheur n'arrive jamais seul, il se produit en première partie de son idole de toujours David Bowie, à l'Olympia.
La réalitéAu printemps 2003, sort le second album de Raphael "La réalité", à la tonalité beaucoup plus posée que le précédent, où le piano remplace les riffs des guitares saturées. A 27 ans, il écrit et compose toujours ses chansons, avec toutefois deux interventions notables de Gérard Manset ("La mémoire des jours"et "Etre Rimbaud"). Deschroniques de la petite enfance, des chansons de révolte ou d'amitié, constituent les douze titres d'un album réalisé par Jean Lamoot, qui a collaboré avec Alain Bashung, Noir Désir ou encore Indochine.
Un duo à succès symbolise le sens de la fraternité chère à Raphael. Jean-Louis Aubert le rejoint "Sur la route", pour une chanson qui lui a été inspirée par deux vendeurs de roses venus des pays de l'Est, qu'il croisa dans un train de nuit à Bruxelles, un 31 décembre. Ce premier extrait séduit et touche une large audience.
Cet album allie avec brio des textes violents tels que "Ô Compagnon" (censuré en partie pour la radio) mais aussi des textes sublimes comme dans la chansons "Des Mots".
Après un passage remarqué à l'Olympia le 14 octobre, le quatrième trimestre 2003 permet à Raphaël et ses musiciens de partir en tournée, à la rencontre d'un public déjà acquis ou à conquérir. Celui que l'on comparait à Damien Saez au début de sa carrière prend désormais une route qui n'appartient qu'à lui.
En 2004, Raphaël fait la tournée de l'album "La Réalité", au fil des routes de France, parcourues en tous sens, avec quelques échappées hors frontières, au fil des nuits sans sommeil et des voyages en bus, les concerts s'enrichissent peu à peu de divers inédits... qui viendront naturellement s'ajouter à l'album "Caravane".
En Janvie 2005, Ludovic Perrin consacre 10 pages à Raphaël dans son livre "Une nouvelle chanson française" [Editions Hors-Collections]. Le chapitre s'intitule "Jamais Content". L'analyse sonne assez juste. A l'occasion, le livre annonce la sortie de "Caravane"...
Raphaël a fait appel à Carlos Alomar, guitariste de Bowie, qu'il admire depuis longtemps, mais aussi à Jean Lamoot et au producteur Dominique Blanc-Francard.
Le 14 mars 2005, sort donc le troisième album "Caravane" dans lequel on retrouve les musiciens suivant : Thomas Semence à la guitare et Alain Verderosa à la basse, Richard Kolinka (ex-Téléphone), Mathieu Rabaté à la batterie, Mike Garson (musicien de David Bowie) ou Albin de la Simone au piano.
"Caravane" est tout autant dédié à la vie que "La Réalité" l'était au rêve. Je crois que c'est un disque un peu vagabond et j'espère assez charnel aussi ; et pas mal différent du précédent confie Raphaël
Les textes sont sensibles, parfois graves ("Et dans 150 ans"), parfois euphoriques ("C'est bon aujourd'hui"), toujours servis par une voix caractéristique qui en emmène certains dans quelques rêveries ("Caravane").
Le premier single "Caravane" passe en boucle en radio et suscite pas mal d'engouement. Il se classe d'ailleurs dixième du classement France des lecteurs de Rock Mag (N°51 - Mars 2005), en conséquence de quoi le numéro d'Avril arbore fièrement un affichage publicitaire de "Caravane" en dernière page. Le magnifique clip -plan séquence- de "Caravane" réalisé par Olivier Dahan sur les toits de Paris sous la neige avec la présence de Mélanie Thierry est largement diffusé à la télévision.
En mars 2005, Raphaël fait de nombreuses apparitions télévisées (20H10 Pétantes, JT de France 2,...) sur les chaînes nationales, mais aussi sur le Câble (Cult de France 5, Mtv Select...). Quant aux radios, il passe aussi bien sur France Inter, RTL qu'aux stations locales telles que sur Radio Scoop ou Oui FM.
Ce troisième album marque incontestablement le succès de Raphaël Haroche et le révèle véritablement au grand public.