nanard2804 Paranthropus robustus 1
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| Sujet: Georges Brassens Sam 8 Mar 2008 - 9:38 | |
| Georges Brassens (né à Sète le 22 octobre 1921, mort à Saint-Gély-du-Fesc le 29 octobre 1981) est un auteur-compositeur-interprète français.
Succès fulgurant
En 1951, il rencontre Jacques Grello, chansonnier et pilier du cabaret le Caveau de la République, qui après avoir écouté Brassens tente de l'introduire dans les cabarets parisiens. Malgré plusieurs apparitions dans différentes petites salles, Brassens, qui entonne pourtant les chansons qui feront ses premiers succès (cf. La Mauvaise Réputation) ne s'impose pas. Sur scène il est particulièrement mal à l'aise et préférerait de beaucoup avoir des interprètes.
Essuyant échec sur échec, Brassens n'est pas loin de tout abandonner. Mais Roger Thérond et Victor Laville, deux copains sétois, continuent de croire en lui, et vont lui obtenir une audition qui le lancera dans le monde de la chanson : un rendez-vous avec Patachou dans son cabaret. Comme pour chaque audition, Brassens hésite, « À quoi bon ? Cela va encore se passer comme les autres fois… », mais ses deux copains insistent et le 24 janvier 1952, ils se rendent tous les trois au cabaret. Il chante pour Patachou, qui est immédiatement séduite. La chanteuse l'invite à venir dès le lendemain, pour sa première prestation ; les échecs successifs de Brassens ne lui font pas peur le moins du monde : « Vous resterez ici le temps qu'il faudra ! Les gens finiront bien par vous écouter ». De petites protestations de Georges, qui avait dans l'idée de prendre Patachou comme interprète et non pas de chanter lui-même, sont très vite étouffées par celle qu'il surnommera plus tard la « tigresse » : « Bien sûr je vais t'en prendre quelques-unes ; mais vous comprenez bien que Le Gorille, Corne d'Aurochs ou La Mauvaise réputation ne sont pas pour moi. Personne ne peut les chanter mieux que vous… ». Le 6 mars, il chante chez Patachou. Mort de trac, il n'a pas un salut lorsqu'il monte sur scène, pas même un regard pour le public. Ses premiers mots sont : « C'est à travers de larges grilles… » (Le Gorille). Pierre Nicolas, le voyant si seul, empoigne sa contrebasse, pour souligner le rythme et les changements d'accords. Une collaboration de trente ans commence... Après six chansons, Brassens sort de scène comme il est entré : sans un mot, ni même un regard.
Mais le succès est là. Pour la première fois, le public l'a écouté et apprécié. Patachou le présente à Jacques Canetti, directeur artistique chez Philips et génial découvreur de talents (Charles Trenet, Édith Piaf, Jacques Brel, Félix Leclerc et bien d’autres). Créateur du Théâtre des 3 Baudets, il est l’homme le plus influent dans le milieu de la chanson et convainc le président de Philips d'enregistrer ses chansons. Ce qui fut fait à partir du 19 mars. Certains collaborateurs, offusqués par Le Gorille, s’opposent à ce que ces chansons sortent sous le label de Philips. Une alternative est trouvée par le biais d’une nouvelle marque qui vient d’être acquise : Polydor. Une dizaine de chansons sortent progressivement au rythme de 2 titres par disque microsillon 78 tours. (devant le succès remporté, les 3 disques 33 tours/25cm qui en résulteront, ne tarderont pas à être réédités. Ils le seront, cette fois, sous le label Philips). Pendant l’été, Brassens fait sa première tournée en compagnie des Frères Jacques et de Patachou. Suivront trois ans pendant lesquels Brassens, le casanier, sillonne la France, la Suisse et la Belgique, de cabarets en music-halls, de casinos en salles de théâtre. Le succès est fulgurant. En 1954, c'est la consécration : il est en tête d’affiche à l’Olympia et à Bobino.
Brassens, qui a longtemps hésité entre une carrière de poète et celle de chanteur (ou du moins d’auteur-compositeur), est maintenant lancé dans la chanson. Mais ce n’est pas par dépit qu’il a fait ce choix, contrairement à Serge Gainsbourg, qui aurait voulu devenir peintre et qui disait considérer la chanson comme un art mineur. Il considère que la chanson est une chose bien différente de la poésie, un équilibre entre le texte et la musique, et que c’est un don qu’il possède, que de placer un mot sur une note. Ainsi, Brassens, ne croyant pas en son talent pour devenir poète, se lance corps et âme dans la chanson et, loin de la considérer comme une expression poétique au rabais, s’attache à écrire les meilleures possibles. Extrêmement exigeant lorsqu'il s'agit de son travail, il écrit ses chansons très lentement, les maniant et les remaniant, changeant un mot, remplaçant une image, jusqu'à ce qu'il considère qu'il ne puisse aller plus loin.
Ceci ne l'empêche pas de publier en 1954 La Tour des miracles son second roman, qu’il avait fini d’écrire depuis 1950, et un ultime recueil de poèmes : La Mauvaise Réputation qui réunit en fait quelques textes de chansons (inédites pour certaines) et un long poème : Les Amoureux qui écrivent sur l’eau. Georges Brassens est toujours considéré comme un des plus grand anarchistes du XXe siècle (avec Ferré).
René Fallet et les copains
Le succès amène Brassens à se constituer un nouveau cercle d’amis. Après les copains de Sète et les fidèles de l’époque des vaches maigres, (anciens de Basdorf, anars du Libertaire, amis de Jeanne et Marcel Planche) arrivent les copains de métiers. De parfaits anonymes, mais aussi quelques célébrités : Lino Ventura, Jacques Brel, Boby Lapointe, Raymond Devos, et surtout René Fallet, qui n’est pas encore connu à cette époque. Amateur de chansons, ce Fallet écrit au Canard enchaîné un article dithyrambique sur le premier album de Brassens : « La voix de ce gars est une chose rare et qui perce les coassements de toutes ces grenouilles du disque et d’ailleurs. Une voix en forme de drapeau noir, de robe qui sèche au soleil, de coup de poing sur le képi, une voix qui va aux fraises, à la bagarre et… à la chasse aux papillons ». Brassens veut aussitôt rencontrer ce journaliste qui lui chante tant de louanges. Et ce sera un coup de foudre réciproque, une amitié qui durera toute la vie, faite de promenades silencieuses, de longues parties de pêche et de soirées bien arrosées. C’est Fallet qui amène son compagnon à faire, en 1957, son unique apparition au cinéma. Brassens interprète le rôle de « L'Artiste » dans le film Porte des Lilas de René Clair, tiré du roman de Fallet, La Grande Ceinture. On peut à peine parler d'un rôle, tant le personnage ressemble à Brassens. Il en composera la bande originale avec les titres Le Vin, Au bois de mon cœur et L'Amandier. Mais cette expérience ne lui plaît guère et on ne le reverra plus au cinéma. — Fallet a aussi écrit les notes de pochettes de la collection complète des disques de Brassens.
Début 1980, malade, il est opéré d'un cancer : il passe l'été 1981, à Lézardrieux, dans sa maison au bord du sillon du Trieux avec la famille du Dr Bousquet. Après un passage à Paris, il demande à ce Maurice Bousquet de venir le chercher à Paris : il "débarque" à St Gely début septembre. Son état de santé lui permet de profiter du parc entourant la demeure de son ami. Ce n'est que dans les dernières 48 h que l'état de Georges Brassens se dégrade. Le jeudi 29 octobre 1981 à 23 heures 14, alors qu'il vient seulement d'avoir soixante ans, la mort, qu'il a si souvent chantée avec moquerie, l'emporte dans le petit village de Saint-Gély-du-Fesc près de Montpellier, chez son ami le médecin Maurice Bousquet.
Tombe de Georges Brassens Cimetière du Py, Section 9 Allée AGeorges Brassens est inhumé, presque comme dans sa chanson Supplique pour être enterré à la plage de Sète (voir l'album éponyme), non pas au cimetière marin de Sète comme Paul Valéry, le maître en poésie de l'humble troubadour, mais au cimetière du Py (section 9 Allée A), juste au-dessus de l'étang de Thau. Ce cimetière est aussi appelé « le ramassis », car c'est le cimetière dit « des pauvres » en opposition au cimetière marin qui domine la mer. | |
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